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172 ? TESTAMENTS ENREGISTRÉS AU PARLEMENT DE PARIS (412)
<■ furent assemblez au Conseil en la Tour crimineie sus Ie fait de ia balure et navreure tt huy faicte à Paris en la personne de Aymery de Montrageux, habitant de Brive la "Gaillarde, et finablement fut deliberé et conclut que les complices du dit fait » seront prins et emprisonnez, soit en lieu saint ou dehors, sanz prejudice de d'église.»
«Mardi xf jour d'aoust mil cccc et cinq.
«Guillaume Gueroust, hostelier de la Cloche Rouge en la rue Saint Jaques, à '•Paris, prisonnier ou Chastellet pour soupeçon d'avoir recepte' les complices de la * nateure de Emery de Montrageux, est eslargy partout, sub pénis, etc»
- Mercredi xxvie jour d'aoust mil cccc v.
"Jehan le Gault et Guillaume Chavocin dit I'Amiraut, pour ce qu'il ont esté -complices à batre et navrer à Paris maistre Emery de Montrageux, notaire et -consul de Brive la Gaillarde, dont mort s'en est ensuie en la personne du dit - mtiistre Emery, ont aujourduy par arrest esté traynez et puis ont les poins dextres "coppez sur le lieu du délit, c'est assavoir, au bout du Pont Neuf, du costé de ia " me de la Harpe, et après penduz au gibet de Paris, n
Les mise'rables livrés au bourreau le 26 aout *4o5 avaient des complices dont les noms sont indiqués dans un mandement du 28 août à l'adresse du prévdt de Paris, qui reçut mission de prélever sur les biens des condamnés et sur ceux de leurs adhérents prisonniers au Châtelet une somme de 60 livres destinée à rétribuer les examinateurs et sergents de ia prévôté (Arch. Nat., x2* 15, fol. 27 v°).
Le meurtre dont Aimeri de Montragoux fut victime n'eut point le vol pour mobile; ses assassins ne furent que les instruments d'une vengeance privée. En effet, quelque temps avant ia mort du malheureux bourgeois, la ville de Brives-ia-Gaillarde, se sentant menacée d'une invasion â main armée par l'un de ses turbulents voisins, Raymond de Turenne, comte de Beaufort, avait envoyé son consul à Paris afin de solliciter du secours. Le jour de l'assassinat, il se rendait auprès du chancelier, du premier président du Parlement et du comte de Tancarville, avec lesquels il devait se concerter au sujet des mesures à prendre pour déjouer les projets du comte de Beaufort. On ne saurait mettre en doute Ia complicité de ce seigneur, en voyant l'arrêt rendu par le Parlement le 21 novembre i-io5-, suivant cet arrêt, deux des assassins d'Aimeri de Montragoux, Pierre Maurain et Bernard de Bordesoles, qui sont qualifiés de serviteurs de Raymond de Turenne, n'échappèrent au dernier supplice qu'en invoquant le privilège de cléri-cature et furent condamnés à une amende de 120 livres affectée à la fondation de services pour l'âme du défunt dans ies églises de Saint-Séverin, à Paris, et de Saint-Martin, à Brives-ia-Gaillarde, sans compter une somme de 3oo livres payable à sa veuve et à ses enfants (Arch. Nat., x1* 53, fol. 152 v°). La fin tra-
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